18 mars 2025

Quand l’innovation vient des métiers : la montée des « citizen developers »

La pénurie de développeurs continue de faire parler, et la digitalisation des process continue, elle, d’accélérer. Mais grâce aux technologies low-code/no-code, on n’a plus forcément besoin d’être un crack en Python (quoique pas le langage le plus compliqué à appréhender) pour créer un outil innovant. Place aux « citizen developers », des collaborateurs métiers qui, armés de leur solution No Code, se transforment en créateurs d’applications.

Qui sont les « citizen developers » et pourquoi leur rôle devient stratégique

En gros, le citizen developer n’est ni un dev classique diplômé en informatique, ni un consultant IT externe. Il s’agit une personne « métier » qui conçoit des applis sans (ou presque) taper de code, en s’appuyant sur des plateformes visuelles.

Par exemple, une responsable logistique qui construit son propre tableau de suivi des stocks, ou Kev du marketing qui crée une appli pour gérer ses leads.

Derrière ça, il y a une logique en 3 axes autour d’une réflexion, « l’innovation n’est plus l’apanage exclusif des équipes IT » :

  • Proximité du besoin : Qui mieux que l’utilisateur final sait ce dont il a réellement besoin ?
  • Gain de temps : Fini d’attendre que la DSI valide et planifie le développement dans 6 mois.
  • Économies : On n’a pas à mobiliser un dev externe facturé un bras pour des petits projets internes.

Comment le No Code permet aux experts métiers de créer des solutions sur mesure

Le No Code (le Low Code est un poil plus complexe) propose une interface visuelle, façon glisser-déposer, pour créer des formulaires, des workflows, des tableaux de bord… sans coder.

Ça ouvre la création d’applications à n’importe quel salarié un peu motivé, même s’il n’a jamais mis les mains dans un IDE.

Evidemment, l’idée n’est pas de faire tout et n’importe quoi, ni d’implémenter des projets complexes en pure No Code, mais pour 80 % des projets internes, c’est souvent très largement suffisant.

L’impact sur l’agilité et la productivité des équipes

Quand chaque service peut bricoler ses propres outils légers pour gagner en efficacité, ça libère forcément la DSI de projets secondaires et ça permet aux métiers de se doter d’applications qui répondent parfaitement à leurs besoins (à condition d’avoir la bonne approche bien sûr).

D’un point de vue business, c’est un cercle vertueux puisqu’on décentralise l’innovation, on renforce la collaboration (plus de transversalité entre IT et métiers) et on améliore de fait la productivité…

Le risque, c’est évidemment de voir fleurir tout un tas d’applis non maintenues. D’où la nécessité de mettre en place un minimum de gouvernance.

Gouvernance et contrôle : comment éviter le chaos applicatif

Eh oui, donner à tout le monde le droit de créer des applis, c’est top sur le papier… mais potentiellement dangereux pour la cohérence du SI et la sécurité.

Plusieurs garde-fous sont nécessaires ici pour éviter de se retrouver avec 15 mini-apps qui font la même chose :

Une plateforme validée par la DSI

On évite le shadow IT et que chaque service télécharge n’importe quelle solution no-code gratuite. On propose plutôt un outil unique, validé (sécurisé, administrable), avec une UX bien pensée, pour que tout le monde joue avec les mêmes règles.

Une charte ou un cadre

À quel moment je peux développer une appli tout seul ? Faut-il un « parrainage IT » ? Comment versionner, comment déployer ? On définit un process, un mini « app store » interne pour déclarer les projets.

Sécurité et compliance

N’importe quelle app manipule potentiellement des données sensibles, voire confidentielles. Pas de blagues non plus avec ça. Contrôle d’accès, logs, RGPD, chiffrement… no-code et cybersécurité vont de pair.

Support IT en renfort

Les citizen developers ne doivent pas se sentir abandonnés par l’IT parce que « on a des trucs plus importants à gérer ». Nope. En cas de bug, d’intégration un peu tricky, ou de mise à l’échelle, la DSI doit pouvoir intervenir pour cadrer.

Un schéma habituel bouleversé, pour le meilleur…normalement

C’est sûr, l’apparition des citizen developers est un sacré changement à appréhender pour beaucoup d’entreprises. Mais elle a le mérite de bouleverser le schéma habituel « demandes métier -> backlog IT -> attente (très) longue -> appli livrée trop tard ».

Aussi, en permettant aux équipes métier de créer et d’ajuster leurs propres applis, on libère de l’innovation et on accélère la transformation digitale… tout en redessinant le rôle de l’IT, qui devient davantage un facilitateur qu’un simple service d’exécution.

Alors bien sûr, si vous souhaitez creuser le sujet, il vous faudra un minimum de gouvernance, un outil validé, des règles de sécurité claires, et l’ accompagnement d’un partenaire spécialisé (vous pouvez notamment aller voir sur un site comme https://www.dazzm.com/fr). Mais quand il est bien piloté, le duo No Code + métiers peut faire des miracles en matière d’agilité, de productivité et d’appropriation.

En d’autres termes et pour conclure, l’avenir de la transformation digitale d’une entreprise ne repose plus seulement sur l’équipe dev cloîtrée dans son open-space, et qui subit une pression constante, mais aussi sur ces nouveaux développeurs qui, sur le terrain, savent mieux que quiconque ce dont ils ont besoin. Et ça, c’est un vrai game-changer.

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