Longtemps, l’ERP s’est jugé à l’aune des fonctionnalités et de la couverture métier. En 2025, l’adoption et la performance quotidiennes dépendent autant de l’expérience utilisateur que du périmètre fonctionnel. Une interface claire, des parcours fluides et des intégrations natives réduisent l’effort cognitif, limitent les erreurs et accélèrent l’appropriation par les équipes.
Les études UX récentes convergent d’ailleurs vers la même conclusion, à savoir qu’une bonne expérience améliore l’adhésion, la satisfaction et la productivité dans les logiciels d’entreprise. Et ça, Microsoft Dynamics 365 semble l’avoir bien compris.
L’UX dans les ERP, longtemps négligée et désormais stratégique
L’ERP reste la colonne vertébrale des opérations. Pourtant, si l’usage fatigue, si les écrans ralentissent, la valeur métier se dilue.
Certains se souviendront certainement de vieilles interfaces Navision ou SAP des années 2000… pas cadeau à l’époque.
C’est dans ce contexte que l’UX devient stratégique. Elle permet de réduire le temps de saisie, de limiter les ressaisies, de mieux guider l’utilisateur et de sécuriser les process. Les retours de la littérature UX et des retours terrain montrent un lien net entre design centré utilisateur, baisse des erreurs et réduction des besoins de support, avec à la clé un ROI plus lisible sur la durée.
La prise de conscience s’accentue avec la mobilité et le travail distribué.
Les collaborateurs naviguent entre le web, le mobile et les outils bureautiques. Ils attendent des trajectoires d’usage cohérentes et sans rupture.
Les ERP qui répondent à cette attente consolident l’adoption au-delà du go-live et réduisent naturellement l’effort de conduite du changement.
Une bonne UX ne se résume pas à de « jolis écrans »
Avant toute chose, une bonne UX sert la simplicité d’accès à l’information, la hiérarchie visuelle des champs clés et des actions, puis se prolonge par la fluidité des parcours et la personnalisation des interfaces. Elle inclut l’accessibilité, la navigation clavier, la cohérence des composants, la prise en charge multi-terminaux…
Dans un contexte ERP, ce socle se traduit par des raccourcis efficaces pour la saisie, des vues adaptées au rôle et des contrôles cohérents d’un module à l’autre.
La documentation de Microsoft rappelle d’ailleurs l’importance de la productivité via des raccourcis et une gestion fine du focus dans les applications Finance et Supply Chain, un détail qui change l’efficacité au quotidien.
Un autre marqueur important concerne la personnalisation contrôlée. L’utilisateur peut ajuster les écrans pour afficher ce qui compte vraiment, sans casser la standardisation. Dynamics 365 propose à ce sujet des capacités natives de personnalisation de l’expérience, utiles pour ordonner les informations, masquer ou réorganiser des champs et partager des paramètres selon le niveau d’autorisation.
Le tout reste bien sûr gouvernable par l’IT pour éviter la dérive des écrans.
Bien fichu. On applaudit.
Dynamics 365, une ergonomie pensée pour l’utilisateur métier
Progressivement, Microsoft a fait évoluer Dynamics 365 vers une logique orientée métier.
L’interface privilégie la navigation contextuelle, les tableaux de bord et les espaces de travail adaptés au rôle.
Les workspaces permettent de regrouper tuiles, listes et rapports Power BI autour d’un objectif, de les personnaliser et même de les partager dans l’organisation. Cet ancrage par rôle aide les utilisateurs à se concentrer sur leurs priorités et à gagner en vitesse d’exécution.
Cette logique se retrouve dans les cycles de publication, avec des vagues d’innovations semestrielles. Les roadmaps et release plans détaillent les nouveautés et améliorations qui renforcent l’utilisabilité, la performance et la sécurité, ce qui installe une progression continue de l’expérience sans refonte brutale.
L’assistant Copilot vient compléter l’ergonomie par une aide contextuelle alimentée par l’IA. Il résume, suggère, prépare des réponses et automatise des tâches répétitives dans les applications Dynamics 365. L’utilisateur reste maître de ses décisions, mais il gagne du temps (théoriquement) sur les opérations courantes et bénéficie d’une assistance dans ses flux naturels de travail.
Même s’il on reste encore sur notre faim sur ce dernier point, la promesse est… prometteuse.
Une intégration native avec l’écosystème Microsoft 365
Aussi, l’UX ne s’arrête pas à l’écran de l’ERP. Elle vit dans les outils que les équipes utilisent chaque jour, puisqu’elle s’intègre nativement avec Outlook, Excel, Teams ou SharePoint.
Cette continuité évite les allers-retours permanents et réduit la rupture de contexte.
- Dans Outlook, le panneau Dynamics permet de consulter et lier un email ou un rendez-vous à un enregistrement, directement depuis le client de messagerie. Gros plus, le déploiement de l’App for Outlook est documenté et la configuration s’appuie sur Microsoft Dataverse et AppSource, ce qui simplifie l’industrialisation à grande échelle. On apprécie l’effort !
- Dans Excel, l’add-in officiel ouvre les entités Dynamics 365 pour afficher et éditer des données, avec une synchronisation encadrée par la sécurité. Une capacité qui s’avère particulièrement efficace pour les équipes finance ou supply chain qui travaillent déjà leurs données dans Excel et souhaitent contrôler la qualité avant de publier.
- Pour ce qui est de Teams, la collaboration s’installe au plus près des enregistrements. On peut chatter depuis une fiche, partager un contexte ou ramener des données Dynamics 365 dans une conversation. Le tout favorise les échanges en flux sans multiplier les captures d’écran ni les copier-coller.
- Et côté Business Central, la documentation Microsoft recense également l’intégration avec SharePoint, OneDrive, Word et Excel, ainsi que l’accès mobile. Même si Business Central cible plutôt les PME, ces intégrations illustrent parfaitement l’approche transversale de Microsoft, la même logique s’applique aux applications Finance et Operations pour les grands comptes (à découvrir ici).
Des bénéfices concrets en adoption, productivité et retour sur investissement
Quand les utilisateurs restent dans leurs outils quotidiens et quand l’ERP s’adapte à leurs rôles, l’adoption s’accélère forcément.
Les équipes passent moins de temps en formation et commettent moins d’erreurs de saisie. Cet alignement améliore naturrellement la satisfaction et la « fidélité » au logiciel, tout en réduisant le besoin d’assistance.
Sur le terrain, cela se traduit généralement par un temps de cycle plus court, une meilleure qualité de données et des indicateurs de service en hausse.
Les assistants IA élargissent encore ce gain en fluidifiant les tâches répétitives, en proposant des synthèses et en préparant des brouillons dans le contexte de l’application. Copilot pour Dynamics 365 ou pour Sales, par exemple, travaille au sein des environnements et des applications que les équipes utilisent déjà, ce qui augmente les chances d’adoption réelle au quotidien.
En bout de chaine, l’équation économique devient aussi plus favorable. Moins de frictions signifie moins de tickets, moins de formation récurrente et moins de temps perdu. Cette économie de coûts invisibles se cumule avec les gains opérationnels classiques d’un ERP bien déployé.
Tout bénef’ en somme.
Pourquoi l’UX doit devenir un critère de choix ERP à part entière
D’expérience, trop de cahiers des charges placent très souvent l’UX en arrière-plan.
C’est une erreur coûteuse.
L’expérience doit être cadrée dès la phase d’expression des besoins et mesurée ensuite. Elle implique des parcours par rôle, des exigences d’accessibilité, des règles de personnalisation contrôlée, des objectifs de performance perçue et une stratégie d’intégration avec l’environnement de travail réel des équipes.
Concrètement, un projet Dynamics 365 bien mené doit absolument démarrer par des ateliers d’observation des usages.
On priorise les scénarios critiques et on définit les écrans utiles par rôle. On configure les espaces de travail, on limite les champs visibles à l’essentiel et on sécurise la qualité de données avec des contrôles simples. On outille la productivité clavier et l’accessibilité pour éviter les interfaces qui fatiguent. On prévoit enfin la collaboration in-app et dans Teams, ainsi que l’édition sous contrôle dans Excel.
Le cycle de vie compte autant que le lancement. Les release waves régulières assurent un flux continu d’améliorations, à condition d’organiser une gouvernance qui évalue et adopte les nouveautés sans perturber l’exploitation. Les roadmaps publiques et la documentation de Microsoft facilitent cet exercice de veille. On transforme ainsi l’UX en démarche d’amélioration continue au lieu d’un objectif ponctuel.
Longtemps peu emballé par les produits MS, je dois dire que l’agilité et la capacité d’innovation dont ils font preuve me séduisent de plus en plus. Et vous ? Prêts à sauter le pas ?